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Agression numérique dans le Métavers ou inclusion libératrice ?

Photo du rédacteur: Philippe ChevalierPhilippe Chevalier



Commençons par le positif :

Une combinaison #haptique (qui permet de ressentir des sensations physiques) + un casque VR pro permettent de réduire l’écart entre le monde réel et le monde virtuel. C’est de l’immersion sensorielle.

La VR haptique permet d’optimiser les jeux, les visites virtuelles dans des univers du #Métavers, les sensations lors d’un événement musical et bien entendu les épreuves sportives ou la simulation de situations d’urgences dans des formations professionnelles, mais aussi…

Permet à des personnes âgées, des personnes ayant un handicap physique, de vivre des expériences que la vraie vie leur aurait refusées. Les combinaisons haptiques peuvent être ainsi un moyen d’#inclusion positive et libératrice.

Comme toute innovation enthousiasmante, les combinaisons haptiques sont vues à juste titre comme un aboutissement admirable d’un concept de départ qui mérite de se voir doter des meilleurs équipements lui permettant de donner le meilleur de lui-même.

Mais la réalité humaine nous rattrape vite :

Que fait l’être humain quand il dispose d’une innovation permettant d’accéder à l’inaccessible ? Il cherche aussi à l’utiliser pour faire ce que la société avec ses codes et les lois, lui refuse.

Sans même l’apparition des combinaisons haptiques, les agressions virtuelles et le #harcèlement dans le Métavers sont déjà une des principales préoccupations de #Méta qui dans #Horizon Worlds, met en place des options pour que les utilisateurs se protègent par une zone sécurisé actionnable lorsque des inconnus les mettent mal à l’aise.

Avec la combinaison haptique, les simulacres de mauvais comportement ou les tentatives d’intimidation physiques risquent de devenir plus marquants.

Le mauvais réflexe serait de reculer dans la recherche et la commercialisation des combinaisons haptiques. Mauvais réflexe de peur, car le réalisme apporte bien plus de positif que de négatif, il correspond à une quête logique, une recherche d’aboutissement. Les mauvais usages d’une invention sont toujours marginaux, mais pourtant ils existent. Ils ne font pas que frapper l’imaginaire dans les médias, car ils existent vraiment et prennent de la place.

De la dynamite :

La dynamite inventée par Alfred Nobel en 1866 a permis de sauver des milliers de vie à travers le monde sur des chantiers de construction entre 1870 et 1914 en remplaçant la poudre noire et la nitro glycérine liquide terriblement meurtrières. Dans le même temps (1870-1914) , 82 personnes sont malheureusement mortes dans des attentats à la dynamite à travers le monde, mais le nom de dynamite s’est vite trouvé associé à la violence terroriste alors qu’elle était pourtant une innovation sécuritaire remarquable, tout est une question de bon usage.

Je ne peux pas écrire « seulement » 82 morts face à des milliers de vies sauvées, car chaque mort était de trop, mais le ratio demeure vrai.

Toute innovation doit être regardée pour ce qu’elle apporte:

Mais elle risque aussi d’être perçue par l’opinion publique en fonction de la peur qu’elle génère. Or bien des gens ont peur du Métavers, chaque scandale risque de leur donner raison.

Mettre en place des systèmes de protection sécuritaires des interactions dans le Métavers est une réaction, peut être utile, mais nécessairement insuffisante car ce n’est pas assez pro-actif.

Considérer le problème des désinhibitions harcelantes une fois que les problèmes se sont produits est une réaction bien tardive. Les combinaisons haptiques obligent les concepteurs des univers où elles seront utilisées à envisager des solutions humaines de médiation et d’intervention d’urgence, des médiateurs, des enquêteurs, des patrouilleurs du Métavers.

Il n’est pas certain que les utilisateurs apprécieraient que l’intelligence artificielle soit seule à scruter les interactions et décide des interventions (une sanction d’exclusion) . Surtout si l’IA est éduquée un peu trop rapidement.

Les humains ont besoin de codes et de règles et de personnes humaines pour les interpréter, voudriez vous être jugé devant un tribunal par une IA qui lit le Code criminel ou préférez vous un juge ? C’est vrai dans le jeu comme dans tout univers. Quel intérêt aurait un jeu sans règles du jeu ni humain pour les interpréter et décider ?

Quel intérêt aurait un système haptique dont des usages détournés et agressifs marginaux nuiraient à son usage plaisant, inclusif et utile ?

Ce qui est captivant dans le Métavers c’est que chaque innovation de haute technologie pose aussi des questions à haute valeur éthique. C’est tout l’intérêt d’un univers qui se construit en quelques années et doit régler des problèmes que les sociétés humaines ont mis des siècles à considérer.


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