Apprenez là vite, car cette fraude fut l’une des plus efficaces contre les PME en 2023.
Dans le domaine de l’espionnage, la boîte aux lettres morte était un outil de liaison et de communication entre l’officier traitant et son agent afin de transmettre de l’information en limitant leur contact physique. La boîte aux lettres morte pouvait être un trou dans un arbre, un casier dans une salle de sport, un pot de fleurs sur un balcon, la poubelle du métro, etc…
C’est maintenant démodé, sauf que…aujourd’hui, des fraudeurs ont su utiliser des bureaux désaffectés de services publics pour en faire des boîtes aux lettres mortes pour dans des fraudes.
Nous vous présentons le stratagème qui a failli frapper notre client en début d’année.
Il avait reçu une lettre alarmante, prétendument émise par l'Agence du revenu du Canada, exigeant le paiement immédiat d'une somme conséquente soi-disant due par une employée, bref une saisie sur salaire à verser au gouvernement.
À première vue, l'adresse indiquée semblait légitime, correspondant à un bureau de Revenu Canada.
En consultant Google Map, ce bâtiment semblait une adresse légitime d’un bureau de nos chers fonctionnaires des impôts. Donc, pourquoi ne pas leur envoyer le chèque demandé pour éponger la dette fiscale de l’employée ?
Sauf que… une lecture plus attentive de Google map et un ‘’double-check’’ a confirmé que Revenu Canada avait quitté les lieux le mois précédent.
La tactique des fraudeurs était de se faire envoyer des chèques à cette adresse crédible, changer un simple numéro et poser une boîte à lettres provisoire devant le bâtiment abandonné.
Les fraudeurs visaient des PME dont il était facile de deviner les noms des employés et retracer l’adresse personnelle.
Mais la lettre comportait quelques incohérences dans sa structure et son vocabulaire, on vous la présente ici :
Je me souviens avoir listé ces incohérences à notre client qui contrairement à nous ne les avait pas repérés immédiatement (normal, car nous on voit le mal partout, c’est la job qui veut ça).
Ce cas est un rappel évident que les entreprises doivent scrupuleusement examiner les communications officielles, surtout lorsqu'elles sont liées à des transactions financières, même par envoi postal !
Si vous vous demandez comment Poste Canada aurait pu continuer à livrer du courrier à un bâtiment désaffecté, c’est que :
Vous n’avez jamais expérimenté l’efficacité aléatoire de la redistribution du courrier par Poste Canada 😉.
(Pour l'info de nos lecteurs en Europe: Au Canada les chèques ne sont pas barrés et sont facilement encaissables au porteur/endosseur)
Comments