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Photo du rédacteurPhilippe Chevalier

Des journalistes paniquent face à l'Intelligence artificielle



Dans une tribune du Gardian, Emily Bell, directrice du Tow Center for Digital Journalism, Graduate School of Journalism de l'université de Columbia appelle à «une réglementation de l’utilisation de ChatGPT, afin de protéger la vérité médiatique , car ces systèmes d’IA n'ont aucun engagement envers la vérité et peuvent diffuser de fausses nouvelles ».


Donc… Certains journalistes appellent à réglementer l’#intelligenceartificielle pour protéger un droit d’être seul diffuseur crédible de la vérité.

J’ai un réel respect pour la profession journalistique, surtout ceux d’investigations, donc très déçu lorsque je lis parfois des enquêtes journalistiques expéditives et éloignée de cet engagement de vérité. Ce travers n'a pourtant pas attendu l'IA.


Alors justement 4 remarques :

- La vérité n’existe pas, elle n’appartient à aucun humain, ni à aucune profession, ni à aucun juge, ni scientifique, ni décideur politique, ni prêtre, ni professeur, ni IA, ni journaliste, ni enquêteur. C’est une quête sans fin, faite de rebondissements, un résultat insaisissable et personne ne peut prétendre la détenir intégralement ou avoir une relation privilégiée avec elle. Ce qui compte c'est la quête.

- Finalement ChatGPT est beaucoup plus humble que le Tow Center de l'université de Columbia. ChatGPT n’a pas de prétention prophétique.

- Et surtout, comment se protéger des fakes news ? Surtout pas en légiférant contre les IA. Mais plutôt par le sens du discernement, la curiosité d’esprit, le débat, l’étude, l’analyse, le goût d’apprendre, l’écoute des médias reconnus et des podcasts variés et hors normes, et écouter parfois des médias qui ne nous plaisent pas toujours. Bref c'est du travail.

- Est-ce que des médias reconnus sérieux et crédibles peuvent manquer de souci de vérité en raison d’une paresse , d'une facilité éditoriale ou de suivisme idéologique ? Oui cela peut arriver parfois qu’ils manquent à leur engagement face à la quête de vérité. Pas besoin d’IA pour être un journaliste suiveux et expéditif. C’est regrettable et beaucoup moins pardonnable quand cela vire à une course au spectaculaire (*)

- Bref… Si on aime le journalisme d’investigation, ce qui est mon cas, souhaitons lui de renforcer sa puissance d’enquête grâce à l’IA et de cesser de chercher des protections juridiques contre l’innovation. C’est même étrange que des enseignants en journalisme invoquent une nécessité réglementaire alors que leur vocation serait d’être curieux de nature, un peu rebelles et disruptifs.


La peur d’avoir peur fige dans le statu quo et c’est la pire des postures.




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