
La pire fraude de l’Histoire portait un nom : Bernard Madoff, elle concernait la finance traditionnelle et portait sur une somme précise : 65 milliards de dollars, sur une période déterminée dont les années 2005, 2006 et 2008 sont les dates marquantes.
Je vais vous démontrer pourquoi les fraudes massives sont inévitables dans le système financier classique, pourtant surveillé et contrôlé, alors qu’elles sont davantage identifiables et contrôlables dans le monde des Blockchains.
Deux précisions sont d’abord nécessaires : Je ne remets pas en cause le travail dédié et nécessaire des autorités de surveillance telles que l’AMF et ses équivalents ailleurs dans le monde, et je ne fais aucun acte de foi aveugle envers les blockchains, le risque de fraude y est évidement présent et fait d’ailleurs partie de nos principaux sujets d’enquêtes.
Pourquoi la plus importante fraude de l’Histoire, la fraude boursière Madoff, a pu se dérouler de 1999 à 2008 sous les yeux de la SEC (Securities and Exchange Commission), sous les yeux des grandes banques, sous les yeux des gouvernements ? Sous les yeux des stars de Wall Street ? Et cela pendant une si longue période malgré des audits dès 2005 et 2006 et malgré des preuves déposées aux autorités pendant 9 ans ? Pourquoi la fraude ne fut jamais découverte, ni par les épargnants, ni par les investisseurs et les autorités ? Pourquoi seuls les aveux d’un Bernard Madoff désespéré de voir sa chaine de Ponzi s’écrouler en août 2008 ont révélé la fraude ?
Comprenez bien que seuls les aveux spontanés de Bernard Madoff ont démontré la fraude et qu’aucune autorité gouvernementale, aucune enquête ne l’avait vu venir, démontrer, prouver, avant ses aveux. Ce qui m’intéresse ici n’est pas son stratagème de Ponzi ultra classique, mais pourquoi il est passé sous tous les radars alors que cela ne serait jamais arrivé dans le monde des blockchains et de la crypto-monnaie: Toute la une question concerne la transparence, la traçabilité et la fiabilité des transactions.
Pourquoi Bernard Madoff fut en mesure de frauder ?
1. Le facteur humain
Bernard Madoff incarnait le sérieux : Il fut le créateur et le président du NASDAQ, Il était membre du bureau des directeurs du Financial Industry Regulatory Authority, il était proche des membres du bureau des directeurs de l’autorité des marchés financiers américains (SEC), il était généreux en dons par ses fondations, il donnait des conférences partout dans le monde sur les investissements et les risques de fraude, et surtout il détenait le plus grand fond d’investissement au monde dans lesquels investissaient les plus grosses fortunes et les banques les plus prestigieuses. En deux mots, il avait un nom et il pesait lourd !
2. L’opacité
Bernard Madoff ne publiait aucune donnée, n’expliquait pas ses investissements, ne présentait aucun chiffre ni graphique. Seule une lettre d’informations ne contenant aucune explication financière et de vagues analyses générales était envoyée aux gros investisseurs individuels.
3. L’indulgence craintive des autorités
Depuis 1999, Harry Markopolos, son compétiteur et également lanceur d’alertes avertissait la SEC en démontrant qu’il était mathématiquement impossible et légalement impossible que Bernard Madoff génère des rendements de 10% à 17 % autrement que par une pyramide de Ponzi. L’audit n’eut lieu qu’en 2006, se contenta de lire rapidement des livres de comptes sommaires rédigés quelques jours avant par une équipe de secrétaires ne comprenant rien aux finances et illustrés par des graphiques en escalier totalement invraisemblables.
4. L’illégalité au grand jour
Le plus incroyable était que la société d’investissements en bourse de Bernard Madoff, gérant le plus important fond de la planète, ne détenait aucun permis ! les fonds étaient détenus par la société de conseils en bourse de Bernard Madoff et non par sa société d’investissements qui était une coquille vide. Personne n’a rien vu !
5. La non-traçabilité
La très grande majorité des petits épargnants floués ignoraient qu’ils détenaient des fonds Madoff car les banques en achetaient dans leurs propres fonds communs de placement, eux-mêmes acheteurs de multiples fonds de placements friands des rendements Madoff. Ainsi plusieurs banques américaines, suisses, françaises et britanniques ont appris seulement en 2009 qu’elles détenaient des fonds Madoff devenus totalement évaporés.
Comparons maintenant avec le monde des blockchains et de la crypto-monnaie:
1. Neutralité humaine
La personnalité des créateurs de la Blockchain n’a aucune influence. Le créateur du Bitcoin, Satoshi Nakamoto (son pseudonyme) demeure un inconnu, ou un groupe d’inconnus, il est peut-être mort ou vivant et cela n’a aucune importance ! Le bitcoin vit sa propre vie et selon son rythme de création immuable et non manipulable. L’objectif déclaré du fondateur se résumait en une phrase : « Créer un système décentralisé et pair-à-pair afin d'échanger de la valeur monétaire en s'affranchissant de tout organisme tiers, tel que les institutions financières ». Or, la crise de 2008 et la fraude Madoff ont été les motifs déclencheurs du Bitcoin afin de restaurer la confiance financière. Il y donc dans le cas du Bitcoin, une prise de position morale ou éthique dans les prémisses du concept (Je ne dirai sûrement pas cela de toutes les monnaies ou projets sur la Blockchain).
2. La transparence
Les Blockchains ont un mérite essentiel : Tout est visible, retraçable, la chaine des blocks est un livre ouvert, consultable par tous, immuable, et il est impossible d’effacer la transaction initiale ou les précédentes. Le système devient ainsi facilement auditable en direct par tous, en instantané et en transparence absolue, le système Madoff était lui tout à l’opposé et rien ne l’a empêché.
3. Décentralisé et alors ?
La centralisation et les autorités réglementaires n’ont pas fait la preuve de leur capacité à voir venir et empêcher les catastrophes lors des crises de 2008 et dans la fraude Madoff. Dans le monde circulent 3000 milliards de $ de crypto-monnaies, et le montant total des fraudes en crypto est « seulement » de 14 milliards (0.46% du montant total) en y incluant d’ailleurs les fausses cryptos qui sont pourtant une autre sorte de fraude (et une de nos spécialités www.sarx.net) . Il est utile de comparer avec les 2000 milliards de $ de transactions de blanchiment d’argent sale ayant transités depuis 15 ans dans les banques réglementées, selon le rapport de septembre 2020 de la police financière du trésor américain.
Finalement, si les crypto-monnaies existent c’est bien parce que le système officiel a failli et n’a pas démontré sa capacité à réglementer efficacement. Alors si les cryptos devaient être centralisées et réglementées (et pourquoi pas si cela est bien fait ?) il faudrait s’assurer que cela soit une amélioration et non une régression.
4. La responsabilisation
La fraude Madoff fut possible par un effet de mirage : « investissez, prenez vos 10 % et laissez faire, vous n’avez pas besoin de savoir d’où ils viennent, ''just enjoy the profit''. En effet les investissements et fonds communs de placements conventionnels sont répartis dans des portefeuilles dont nous ignorons beaucoup. Notre confiance repose sur le profil d’investisseur bâti avec le conseiller financier autorisé, et après nous laissons faire les choix à notre place. Mais dans les investissements en cryptomonnaies, sans intermédiaire, chaque investisseur opère ses propres choix et en est seul responsable. Il est peu probable qu’un détenteur de crypto ignore celles qu’il détient et auxquelles il a accès directement en permanence. Dans la fraude Madoff, les investisseurs avaient délégué leur vigilance et leur raisonnement à un tiers qui était tout sauf un tiers de confiance.
5. La traçabilité
Si vous avez lu jusque-là, alors vous devinez la phrase suivante : la grande force anti-fraude des cryptomonnaies est la traçabilité. Mais je dois vite admettre une nuance : les détenteurs de cryptomonnaies ne sont pas anonymes mais pseudonymes. L’important demeure la traçabilité imparable des échanges et elle est justement aidée par l’absence d’intermédiaire.
En conclusion, voici ce que vous devez garder en mémoire (et internet garde la mémoire de tout, y compris de ce que l’on affirme dans un blog) :
- Bien entendu, les fraudes existent dans le monde des cryptos et des blockchains, et les articles de ce blog commencent à les exposer, mais paradoxalement elles sont plus repérables et identifiables que dans la finance traditionnelle en raison de la traçabilité des opérations des blockchains. Une fraude à la Madoff n’aurait pas pu se produire dans le monde des Blockchains.
- Le mot crypto fait peur en raison de l’émotion (crypto=caché=suspect) qu’il véhicule, mais il est bien moins caché que la finance traditionnelle. Les plates formes d’échanges de cryptos ont des protocoles KYC (Know Your Customer) bien plus sévères que les banques. Les vérifications d’identité sont considérablement plus strictes qu’auprès de la succursale bancaire au coin de la rue.
- Les Bitcoins et autres crypto-monnaies reposent sur la technologie de blockchain (chaine de blocs pour revenir à la version française) qui offre simultanément traçabilité des opérations et anonymat aux détenteurs grâce à des clés privées. Mais cet anonymat est en réalité un « pseudonymat » en raison des protocoles KYC. Les autorités légales peuvent associer un nom à une clé privée, (et les fraudeurs le font aussi si le détenteur est imprudent) et retracer les transactions.
L’automobile n’est pas responsable des accidents de la route lorsque le conducteur est intoxiqué et irresponsable, ou tout simplement imprudent ou malchanceux.
Internet n’est pas responsable des activités criminelles qui peuvent s’y dérouler, les humains sont criminels, pas le protocole web. Les autorités de régulation ne sont pas responsables des failles des humains et de leurs comportements, elles font leur travail au mieux de leur possibilité et notre AMF est une des plus vigilantes et des plus intègres. Mais les fraudes dans la finance traductionnelle seront toujours présentes
Et… le monde des Blockchains, s’il est bien compris, demeure un environnement qui présente des solutions de sécurité très intéressantes pour l’ensemble de la société puisqu’il est né des dangereuses incohérences de la finance traditionnelle.
Mais il reste des humains derrière les pseudos face à des humains tentés par le gain, donc un terrain de jeu pour les fraudeurs. Les crypto-enquêteurs de Sarx agissent pour une agence reconnue titulaire du permis provincial d’enquête et investigation, ils vous offrent le meilleur des deux mondes : les talents des ''white hat hacker'' éthiques et le respect du cadre légal dans toutes nos opérations.
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