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  • Photo du rédacteurPhilippe Chevalier

Vers la fin des cryptos-monnaies criminelles ?




La délinquance n'était pas là où vous pensiez.


En 2022, le fonctionnement demeure toujours aussi simple : Collecter des Bitcoins puis les disperser sur des plateformes sans KYC (Know Your Customer), des plateformes d’échanges de pair-à-pair ou des mixeurs de portefeuilles, puis récupérer le tout en monnaie souveraine un peu plus tard. La bonne nouvelle est que ce « un peu plus tard » devient de plus en plus problématique pour les pirates, mais nous détaillerons le fonctionnement dans un autre article.

Aujourd’hui il s’agit de voir comment tout cela évolue :

1. La valeur en $ des transactions illicites qui circulent dans l’écosystème crypto a augmenté de 70 % entre 2020 et 2021 pour s’établir à 14 milliards dont 8 milliards sont reliés au blanchiment de l’argent de la drogue et du crime organisé.

2. Dans le même temps, le volume total des transactions en crypto a augmenté de 566 % en 2021. Le blanchiment représente aujourd’hui 0.15 % des transactions en crypto contre 0.34 % en 2020 soit une chute de 56 %.

3. Dans le système bancaire, le volume annuel d’argent sale blanchi reste également stable à 2 000 milliards de dollars. Il représente donc 140 fois l’argent sale qui circule dans le monde des cryptos

4. Les pirates informatiques recyclent davantage de Bitcoins et de Monéro (+ 200 % de transactions illicites reliées au ransomware) en 2021, car leur activité est en forte croissance

5. Mais les pirates ont davantage de difficulté à retirer les fonds en monnaie souveraine, grâce à de meilleures actions policières qui gardent un œil, dans le long terme, sur les mouvements cryptos issus de la fraude. Les services policiers le font précisément en utilisant le meilleur des fondamentaux de l'économie blockchain: La traçabilité.


Comment interpréter tout cela objectivement ?


L’objectivité n’est pas dans la nature humaine, et je n’échappe pas à mes propres biais. Cela fait partie de la nature humaine d’avoir des convictions. Le fait que je cite la place colossale occupée par les banques dans le blanchiment d’argent est un indice de mes biais favorables à l’écosystème crypto et de ma méfiance à l’égard de la finance traditionnelle. L’important est l’intégrité et l’honnêteté dans le propos.

Alors il est vrai que le crime organisé est effectivement présent dans l’univers crypto, les trafiquants de toute sorte et peut-être même le terrorisme également, et ils doivent en être éradiqués.

Ce n’est pas parce que les transactions illicites sont noyées et marginalisées parmi les transactions honnêtes et représentent une part marginale de l’activité en crypto monnaie qu’il faut les nier et s’abstenir de les combattre.

Tolérer, même une part infime, d’argent sale dans l’univers des cryptos reviendrait à tolérer un ulcère dans un corps sain sous prétexte que seulement 0,15 % des tissus sont infectés.

Admettre que le blanchiment de l’argent sale existe bel et bien dans le monde crypto, permet aussi d’exposer la situation bien pire de la finance classique. Mais il ne faut pas s’arrêter là.

Alors que 2 % de la masse monétaire mondiale est reliée au blanchiment d’argent criminel selon les Nations Unies, seulement moins de 0.15 % des transactions en crypto monnaies y sont reliées, c’est encore trop mais il est nécessaire de le dire pour faire reculer l’image négative artificiellement entretenue.

Les 100 principales plateformes d’échange crypto utilisées par les pirates et surtout les plateformes paires à pair et mixeurs de wallet voient transiger moins de 1 % des Bitcoins en circulation. C’est peu, mais c’est quand même trop et il est nécessaire de dénoncer ces plateformes délinquantes (les mixeurs Absolutio, AudiA6, Blender et Mix-btc) pour pouvoir évoquer les vrais problèmes.


D’après le FMI, 7 000 milliards de dollars bien traditionnels sont cachés dans des paradis fiscaux dont 4000 $ dans les paradis fiscaux situés géographiquement en Europe. Le FMI considère que la moitié de ces 7000 $ est issue d’activités criminelles. À comparer avec les misérables 8 milliards de dollars de transactions cryptos suspectes. Il est facile de constater (si on le veut bien) que les cryptomonnaies et encore moins le Bitcoin ne sont la bonne cible pour combattre le crime.


Alors pourquoi autant d’acharnement de la part des autorités politiques et de la finance traditionnelle à associer crypto monnaies et blanchiment d’argent ?


Tout simplement parce qu’il faut bien un prétexte pour disculper la finance centralisée de ses égarements et de sa complicité passive.

Tout revient à la question de l’éducation et de la connaissance des faits :

Chute 56 % en volume des transactions illicites de crypto (de 0.34 % en 2020 à 0.15 % en 2021) par rapport à l’année précédente ! Un effondrement bien encourageant ! Pour le mieux ! Et qui doit être connu avantageusement pour protéger le meilleur de l’écosystème.

Ce n'est pas la fin des crypto-monnaies criminelles car elles n'ont jamais existées. La criminalité est une affaire d'humains et non pas d'outil financier. Mais l'usage criminel des cryptos est en recul et sans attendre de réglementation.


Sources :

· Office des Nations Unies contre la drogue et le crime https://www.unodc.org

· https://www.chainalysis.com (vérificateur de référence)





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